En ce printemps 1917, on croyait que la poétesse Mina Loy, qui deviendra sa femme début 1918, occupait alors seule l’esprit de Cravan. C’était sans compter sur ces lettres inédites, adressées à Sophie Treadwell (1895-1900) correspondante de guerre, journaliste, romancière, future dramaturge à succès (Machinal est sa pièce la plus connue). La première lettre est envoyée peu après le scandale au Salon des Indépendants, le 25 avril 1917. Ces lettres – alternant avec celles expédiées à Mina au même moment – montrent le caractère paradoxal de l’homme aux âmes multiples, à la fois tendre et cruel, lyrique et ironique, et apportent de nouvelles vues sur son expérience new yorkaise. C’est à Sophie que sont adressées les dernières lignes connues de la main d’Arthur Cravan, le 3 septembre 1918.