Où l’on rencontre un rafiot branlant baptisé Arthur-Rimbaud et un cargo de 5 000 tonnes répondant au nom de Germain-Nouveau. Ainsi qu’un commissaire Dostoïevski et un père Pasternak, des terroristes bibliophiles et d’opérette pratiquant dans le Val-d’Aoste, deux graisseurs noirs et un cuistot vietnamien d’Antibes.
Ce livre s’appelle Les parapets de l’Europe, pas L’Europe aux anciens parapets, qui est un vers dans Le Bateau ivre. Pourtant le démarrage du récit, un premier janvier, est aussi le désamarrage d’un vieux rafiot rouillé et immatriculé à Djibouti, l’Arthur Rimbaud. Les parapets (de l’Europe) sont un livre de deuil, celui des grands récits, des grandes actions, en Europe du moins. La vie est-elle encore historique?, pourrait se demander Guillaume Doutreleau, le héros-zéro. Guillaume est un terroriste à la manque et terroriste manchot, strictement européen. Il manque ses rares coups, sauf le dernier, qu’il n’a pas organisé et en meurt dans l’explosion d’un petit avion au-dessus du Cervin, un 31 décembre.
EXTRAIT
Il avait l’air de ce qu’il était
Un petit bourgeois qui la ramenait
Fallait toujours qu’il cherche à se distinguer
Ce qui selon Fred est pure débilité
C’est bien pour ça qu’il a cramé
L’avenir appartient aux anonymes
Ou aux héros
Lui hésitait entre trois noms
Icare Cabidoulin et Doutreleau
Tout le passé faut le foutre à l’eau
Sur le Cervin
Il ne reste rien
Les cendres sur la glace
Ça ne tient pas de place
Personne ne le regrette il est oublié
Sous ses trois noms il est cramé.
MARQUE DE FABRIQUE
Tranches noires mates, couture fil rouge, chapeau Humphrey Bogart.