Bove n’a pas encore trente quand en 1927 paraît Armand, son deuxième livre. Il est auréolé du succès de Mes Amis, publié deux ans auparavant. La critique est élogieuse et admirative. On compare le jeune écrivain à Proust et Dostoïevski.
Armand est dédicacé à ”Madame Colette”. ”Un livre humain, une émotion surhumaine”, c’est ainsi que les éditions Émile-Paul annoncent le roman.
L’atmosphère créée par Bove, avec ses descriptions minutieuses, ses ombres denses et ses lumières surexposées, cette ”photographie” si singulière, est proche de l’expressionnisme allemand. ”Bove sait peupler, surpeupler ces silences de tout ce qui recouvre le mutisme de ses héros: non seulement les sensations qui les bouleversent, mais ces infinitésimaux effets, ces minuscules échos du monde extérieur, qui, à toute minute s’enchevêtrent avec les réactions de notre esprit ou de notre cœur.”
EXTRAIT
J'aime à me trouver sur une hauteur, devant un espace large. J'ai besoin parfois de voir aussi loin que mes yeux me le permettent, de voir jusqu'où s'étend l'air que je respire. Mes peines deviennent moins grandes. Elles se confondent peu à peu avec celles de tous ceux qui m'entourent. Je ne suis plus seul à souffrir. de penser que, dans l'une de ces maisons qui s'étendent à perte de vue, vit un homme qui me ressemble peut-être, me réconforte. Le monde m'apparaît alors moins lointain, ses joies et ses douleurs, plus profondes et plus continues. Je pris la rue en pente. Des enfants y jouaient à la balle, les petits en haut, les grands en bas, pour que leurs chances fussent égales.
MARQUE DE FABRIQUE
Couverture marquage à chaud beige, tranches mastic, couture fil rouge, marque-page "Armand - Un livre humain, une émotion surhumaine".